Écris-moi une histoire
Ma mère a accouché au même endroit que je fus créée ; dans une voiture. En effet, le 28 juillet 199O Emma Cozzi, une jeune italienne de 24 ans perdit les eaux dans la misérable cuisine de son appartement alors qu’elle était en train de boire un alcool tout aussi misérable. Elle était enceinte de huit mois et demi et ne faisait pas du tout attention à la santé de son bébé. A vrai dire elle s’en fichait totalement, considérant que ce gamin allait lui gâcher la vie et qu’il lui avait d’ores et déjà volé sa jeunesse.
Gamin qu’elle avait créé quelques mois auparavant dans la voiture de Marco Leandro un bel italien avec de magnifiques yeux verts. Alcoolique lui aussi, et totalement ivres au moment des faits ils s’envoyèrent en l’air, oubliant évidemment toute protection (un des deux aurait eu le SIDA ç’aurait été la même chose…).
Donc, Emma appela Marco qui l’emmena à l’hôpital, enfin essaya parce qu’il était trop tard. Allongée sur la banquette arrière, la jeune femme hurlait de douleur. Son petit ami arrêta la voiture et tenta tant bien que mal de se débrouiller seul…Quelques minutes plus tard il tenait dans ses bras une adorable petite fille. Petite fille qu’ils prénommèrent Darla.
Cette petite fille, c’est moi. Bon dieu, j’aurais préféré ne pas naître plutôt que de venir au monde dans de telles conditions. Une chance pour moi que les litres d’alcool qu’Emma a bu pendant sa grossesse ne m’ait pas perturbés.
Mes parents m’apportèrent juste de quoi manger et me loger. Sinon, ils ne m’apportèrent rien. Enfin si, mon père m’apprit comment marcher et parler. Ma mère (et encore elle ne mérite pas de porter ce titre) quant à elle se foutait royalement de moi (comme toujours depuis ma création). J’étais LE boulet qui lui avait gâché la vie, le truc dont elle ne voulait pas et dont elle ne voudrait jamais.
A l’école ça se passait bien, j’étais une élève moyenne. Enfin, ça allait bien. Lorsque j’eus dix ans, mon père disparut, personne ne sait où il est, ce qu’il fait ; nous a-t-il abandonnées Emma & moi (alors que c’était lui qui avait l’air de m’aimer le plus) ou alors s’est-il fait tuer, car tout le monde le sait Infernacioza n’est pas une ville tranquille. Mais certains le savent d’avantage que d’autres…
Alors que j’avais 15 ans, la vie devant moi, un corps de femme qui commençait à apparaître et qui avait déjà fait pas mal d’envieuses, je me souviens d’un moment, qui fut le début d’une longue, très longue histoire.
« J’étais en train de me balader dans les couloirs du lycée, mon sac à main sur l’épaule, les cheveux dans le vent. Bon, là ça fait un peu film américain…Donc je me promenais quand soudain, un mec de taille moyenne avec de beaux muscles (le genre de truc que toutes les jeunes filles en fleur ont envie de tâter) m’aborda, enfin tout ce serait bien passé s’il n’avait pas posé ses grosses mains sur mes fesses avant même de me parler. Très surprise, ce geste très irrespectueux me mit hors de moi et en deux temps trois mouvements (sur le coup je ne compris pas comment je fis) il se retrouva au sol. Tous mes camarades de classe me regardèrent, terrifiés. »
Ils n’étaient pas les seuls, moi aussi j’eus très peur et je m’enfuis en courant chez moi, en pleurs. Lorsque j’arrivai je montai dans ma chambre et me repassai la scène en boucle dans ma tête ; comment avais-je pu mettre Francesco, le gars le plus musclé du bahut à terre sans m’en rendre compte ? C’était bizarre, très bizarre, trop bizarre. Je sortis alors de chez moi et me rendis dans un lieu inhabité ou les voitures destinées à la casse étaient entassées. Je vérifiai que personne ne me regardait, je m’approchais d’une des voitures et tentais de la soulever (un délire juste pour voir) & je fus choquée, très choquée car je ne fis pas beaucoup d'effort et je réussis cependant à soulever cette voiture. Effrayée, je retournai chez moi et m’enfermai dans ma chambre.
Le lendemain, je me rendis à la bibliothèque d’Inferna’ et lit tout ce qui pouvait avoir un rapport avec cette prise de force. « Vampire » «Démon », étais-je devenue l’un d’eux ? Ca me semblait impossible que ce genre de truc existe (d’un autre côté, avant-hier encore je ne savais pas que j’allais être capable de mettre Francesco à terre ou de soulever une voiture, et puis il y a beaucoup de légendes qui courent à Inferna), et je ne voulais pas devenir quelque chose de mauvais. Je continuai donc de chercher encore et toujours pendant des heures…
Enfin, je trouvai quelque chose d’intéressant « les tueuses de vampires ». « Des jeunes femmes, certaines dotées d’une force surhumaine, elles sont agiles et souples et capables de tuer les vampires et les démons parce qu’elles sont beaucoup plus fortes qu’eux . Les tueuses sont tueuses de générations en générations ».
Je ramenai le bouquin chez moi et demandai des explications à Emma qui, le plus naturellement du monde m’expliqua que ma grand-mère tuait des vampires et des démons et qu’il y avait eu un problème je ne sais où dans les gènes et qu’elle n’avait pas hérité de ce don, qu’elle n’avait pas eu ce pouvoir mais que sa mère lui avait quand même expliqué au cas où elle aurait une fille un jour.
Oui, Emma m’annonça aussi simplement que ça que mon destin était de tuer des êtres maléfiques. Bon, même si avec sa bouteille à la main elle n’était pas très crédible, je voulais la croire…
Darla tueuse de vampires et de démons. Au début j’étais contre et je n’acceptais pas ce trait de ma personnalité, mais lorsque je compris que beaucoup d’habitants d’Inferna se faisaient assassiner par ces démons et ces vampires, j’étais tout comme obligée de leur venir en aide, de les venger & d’éviter qu’il y ait d’autres victimes.
Je me souviens du premier vampire que j’ai tué, je me baladais seule dans la forêt quand soudain, mon nez sentit une odeur que je ne connaissais pas, un drôle de mélange de sang, de mort. Bref, une fragrance qui n’était pas des plus agréable il faut le reconnaître. Je me dirigeai doucement vers cette odeur et quelques centaines de mètres plus loin, je vis un homme de dos, penché vers un corps qui lui était allongé sur le sol. Je réfléchis à tout ce que je venais d’apprendre sur moi, j’étais une tueuse de vampires, cela voulait dire que je suis capable de le tuer. Seulement je ne savais pas comment je devais m’y prendre . Une gousse d’ail ? Un pieu ? Ca m’étonnerait que ces deux solutions soient très utiles et je ne possédais ni d’ail ni de pieu sur moi.
Je me jetai alors sur l’être buveur de sang et lui arrachai la tête. J’hurlai un bon coup et agrippé au dos du vampire, je m’arrangeai pour que sa tête ne soit plus attachée au reste de son corps. Tout cela en quelques secondes, je ne me rendais pas compte de mes gestes, comme si mon esprit était détaché de mon corps et que mon corps agissait seul.
Lorsque j'eus fini je brulai le corps du vampire et m'intéressai plutôt au pauvre humain qu'il avait tué. Comme je m'en doutais il était trop tard, je ne touchai pas le corps et repartis vite chez moi assez choquée parce que je venais de faire. Déçue de ne pas être arrivée plus tôt, mais assez fière car ce vampire ne tuera plus jamais qui que ce soit, c'est certain.
Après, je pris goût à la chasse (oui c'est comme ça qu'on dit, nous les tueuses lorsque l'on part à la recherche de démon ou de vampire à tuer) et je continuai à sauver des vies. Je me sens un peu comme une super héroïne là...
Mais, il n'y avait pas que la chasse dans la vie, je vécus quelques histoires d'amour par ci par là, je couchais avec des humains (je tiens à le préciser...), j'eus une première fois avec un mec que j'aimais bien, oui, je suis romantique mais je n'allais pas attendre le prince charmant pour m'envoyer en l'air non plus, et puis c'est comme la chasse ça, on y prend goût.
Niveau études je veux devenir avocat, autant vous dire que je galère un peu (voire beaucoup) entre la chasse et les devoirs, je n'ai plus du tout de temps à consacrer à mes amis ce qui ne me rend pas heureuse... Mais, c'est ma passion, je hais l'injustice & trouve que la justice de maintenant n'a plus aucune valeur, il faut y remédier...
Rien que pour en savoir plus
Ton secret : En rentrant de boîte de nuit complêtement ivre, il y a quelques années, j'étais à bord de ma voiture et j'ai percuté un humain. Peu de gens le savent autour de moi et je m'en veux terriblement. En tuant des démons et des vampires, j'essaie de me racheter, mais la mort d'un démon ne vaut rien contre la vie d'un humain.
Ton pêché mignon : Les fraises, j'adore les fraises, j'en mange tellement que certaines personnes croient que je suis enceinte (oui parce que les femmes enceintes aiment beaucoup les fraises), je suis capable de m'enfiler un kilog de ces fruits en une journée tant j'aime leur goût sucré.
Ton pouvoir : Je possède une force surhumaine qui me permet de tuer des démons & des vampires. J’ai compris que j’avais ce pouvoir à l’âge de 15 ans et j’en fais bon usage…
Ton plat favori : Je suis végétarienne (bizarre pour une fille qui tue des gens, hein ?) & mon plat préféré c’est la fondue végétarienne. Je vous ferai gouter un jour si j’ai le temps.
Ton dessert : Un coulis de sang de vampire accompagné d’une cheville de démon. Non, plus sérieusement j’adore le tiramisu.
Ton livre favori : Pas le temps de lire, on peut pas être partout à la fois.
Ce que tu penses de l'enfer et de le magie ?
Je suis une tueuse de vampires, oui, je fais partie de ces milliers de jeunes femmes dans le monde qui ont pour mission d'éliminer le mal. Pour cela, je possède une force surhumaine, et je suis très agile & souple ce qui me permet de vaincre plus facilement mes ennemis. J'aime ce pouvoir parce que je me sens utile sur cette planète, mais d'un autre côté je n'ai plus de temps à consacrer à mes amis. Peut-être est-ce mieux ainsi car les démons & vampires aiment venger leurs amis que j'ai tués en tuant les miens. Je dois accomplir ma mission, c'est mon destin...
A cause de ce "pouvoir" ou "don" je ne peux pas vivre très longtemps, je ne sais pour quelle raison, peut-être arrive-t-il un moment où je m'affaiblis et que je deviens une proie facile pour les forces du mal ? Quoi qu'il en soit je veux profiter de chaque instant...
Si vous avez des larmes, préparez-vous à les verser [ William Shakespeare]
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